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Le syndrome de l'imposteur, le reconnaître et en sortir

« Je ne suis pas assez compétente pour ce poste », « J’ai peur qu’on s’aperçoive que je ne suis pas à ma place », etc… Ces phrases illustrent le sentiment désagréable de doute sur sa légitimité et l’incapacité à reconnaitre ses propres succès. En découle l’impression – tout aussi désagréable – de duper son entourage et la peur d’être ‘’démasqué’’. C’est le syndrome de l’imposteur.

se regarder avec bienveillance et confiance
syndrome de l'imposteur

J’ai moi-même déjà pensé que mes succès n’avaient aucun lien avec mes compétences. Mais il s’agit d’une croyance limitante qu’il est possible de modifier. Je vous explique ici comment identifier, prévenir et dépasser le syndrome de l’imposteur.


Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?

Le syndrome de l’imposteur est identifié par les psychologues et scientifiques Pauline Rose Clance et Suzanne Imes dès 1978. Mais ce n’est pas une maladie ! Plutôt une « expérience » de l’imposture, à laquelle tout le monde peut être confronté dans tous les domaines de sa vie. AlbertEinstein lui-même se décrivait comme un « escroc involontaire » dont le travail ne méritait pas l’attention qu’il avait reçue. LOL !

En fait nous intégrons tous, enfants, le devoir de légitimité. Puis, en grandissant, si notre estime de nous n’est pas suffisamment musclée, nous aurons plus tendance à développer ce syndrome.


Concrètement, c’est une petite voix intérieure qui vous répète que vous êtes nul, pas à la hauteur et pas légitime. Les principales caractéristiques de ce syndrome sont :

l’impression de tromper son entourage.

le dénigrement de ses propres compétences (les succès sont dus à des éléments extérieurs).

la peur d’être démasqué (soit en cas d’échec, soit en ne soit en ne pouvant pas reproduire un succès).


Vous pensez être un imposteur ? Faites le Test !

Sans avoir le génie d’Albert, son sentiment de fraude est extrêmement commun. 70 % de la population aurait expérimenté au moins une fois dans sa vie ce sentiment d’imposture. *


Les hommes et les femmes sont également touchés, néanmoins les femmes semblent être plus vulnérables. Souvent le syndrome de l’imposteur émerge lors des étapes de grandes transitions de la vie. La maternité par exemple. Pour une femme, lorsqu’on ajoute à cet immense bouleversement les injonctions paradoxales de la société sur son rôle en tant que mère et que femme, surtout à la reprise du travail, le sentiment d’imposture trouve un terreau favorable pour s’installer. L’adage malheureusement encore trop présent »on attend des femmes qu’elles travaillent comme si elles n’avaient pas d’enfant. Et d’élever leurs enfants comme si elles n’avaient pas de travail ‘’ renforce encore ce sentiment.


Si vous voulez savoir à quel point vous êtes touché par le phénomène, c’est-à-dire à quelle fréquence ce sentiment d’imposture interfère dans votre vie quotidienne, le test (en anglais) est ici.


Le cycle vicieux du syndrome de l’imposteur

La crainte d’être démasqué crée un sentiment d’angoisse qui nous piège dans des stratégies comportementales plus ou moins nocives, plus ou moins fréquentes, pouvant mener jusqu’au burn-out. En synthétisant la thèse du Dr. en psychologie Kevin Chassangre** voici les étapes de ce cycle vicieux :

  1. Je ressens de l’anxiété à l’idée de réaliser une tâche, par peur d’échouer (puis d’être démasqué) ou de réussir (et de ne pas pouvoir reproduire ce succès).

  2. J’adopte alors deux stratégies d’auto-sabotage : soit je me lance dans un travail frénétique épuisant (pour réussir), soit je procrastine (pour échouer).

  3. Or les personnes atteintes du syndrome sont souvent très compétentes, donc, en général elles réussissent.

  4. À ce stade, j’explique ma réussite par de la chance ou autre facteur extérieur ou par des efforts disproportionnés.

  5. Comme le succès n’est jamais dû à mes compétences personnelles, mon impression de ne pas être à la hauteur se renforce et celle de tromper les autres aussi.

Ainsi, au lieu de renforcer la confiance en soi, ce cycle réenclenche de l’anxiété, l’impression d’être illégitime et le besoin constant de prouver sa valeur sous peine d’être démasqué. Epuisant !

* Etude publiée dans la revue scientifique Journal of Behavioral Science ** Thèse du Dr. en psychologie Kevin Chassangre


Les clés pour sortir du syndrome de l'imposteur et tomber le masque ?

1- Adoptez de nouvelles croyances sur l’échec

Et si un échec était un aléa naturel de la vie ? Et si ce n’était pas un drame ? Mieux : et si un échec n’était pas une preuve de votre incompétence ??? Car lorsque l’on souffre du syndrome de l’imposteur, un échec peut signifier ne pas être à la hauteur et renvoie à la crainte d’être démasqué. Mais courir après la perfection est un combat épuisant et perdu d’avance ! Regardez vos échecs comme des apprentissages.

Comment faire pour apprivoiser les échecs ? Regardez un enfant apprendre à marcher, observez son comportement à chaque chute : se dit-il qu’il n’est pas bipède ou qu’il ne va jamais y arriver ? Quand vous appreniez à faire du vélo, avez-vous zappé l’étape des petites roulettes ? N’êtes-vous jamais tombé ? Savez-vous faire du vélo ? Vous pouvez aussi jeter un œil à l’article que j’ai écris sur la peur de l’échec, accompagné de la méditation que je propose en bonus.


2- Être objectif et réaliste sur sa valeur

Reconnaître avec sincérité la part de réussite qui vous revient, va renforcer petit à petit votre légitimité. Cela demande un vrai travail de déprogrammation du cerveau pour le réorienter vers une vision positive de vous-même.

Comment faire pour avoir une vision plus positive de soi ? En allant chercher toutes vos réussites, mêmes les plus minimes et vous les réapproprier. Listez vos derniers succès ou ceux qui vous tiennent le plus à cœur et notez toutes les actions que vous avez faites pour y parvenir. Je vous invite à faire l’exercice que je propose à la fin de l’article sur les compétences transférables ou celui sur les réalisations probantes.


3- Arrêtez de vous comparer

La comparaison est un très bon moyen de se rendre malheureux. Autre effet sympa, elle nourrit sournoisement le manque d’estime de soi. D’ailleurs, il est impossible de savoir à quel point nos pairs travaillent dur, ou à quel point ils trouvent certaines tâches difficiles, ou combien ils doutent d’eux-mêmes. Alors pourquoi se croire moins compétent que les gens qui nous entourent – et qui se disent peut-être la même chose de nous ?


Comment faire pour arrêter de se comparer ? Focus sur ce qui vous rend unique ! Apprécier vos acquis vous évite de vous concentrer sur les risques d’être démasqué. Au contraire, apprenez à vous connaitre : listez vos points forts, vos talents, vos atouts, vos facilités (si, si cherchez, il y en a !) Au lieu de comparaison, cherchez plutôt une inspiration !


4- Aller vers une acceptation inconditionnelle de soi

Que vos actions soient ou non réalisées de manière intelligente, correcte ou efficace, que vous receviez ou non la validation, l’amour ou le respect des autres… peu importe ! Votre valeur ne dépend pas de cela. Tout être humain étant faillible et imparfait, il peut changer et progresser. Être bienveillant avec soi-même et s’encourager apaisera votre crainte de tomber le masque puisque vous serez en paix avec qu’il y a derrière le masque : vous-même, dans votre merveilleuse unicité.

Comment faire pour apprendre à s’accepter ? Tenez quotidiennement un carnet de preuves d’Amour : vous y listez TOUS les signes de reconnaissance, tous les compliments et toutes marques d’attention positives reçues chaque jour. Mêmes les minus, même – surtout- si vous n’êtes pas d’accord avec le compliment ! Apprendre à accepter les signes de reconnaissance, sans les minimiser nourrit l’acceptation de Soi.


5- Soignez vos blessures d’enfant

C’est de loin la clé la plus solide mais aussi la plus exigeante et difficile à activer. Prendre soin de l’enfant blessé que l’on a été nous permet de nous accueillir telle que nous sommes. La peur de l’échec, cache derrière elle, la peur du rejet et de l’abandon, la peur de ne pas être reconnu et accepté, et enfin celle de ne pas être aimé. C’est un travail sur soi, parfois ardu, mais infiniment libérateur dans lequel il est bon de se faire accompagner.

Comment faire pour prendre soin de son enfant intérieur ? Prendre quelques minutes pour fermer les yeux, se connecter à lui, le reconnaitre, l’accueillir, lui parler, le bercer, lui dire les mots qu’il aurait voulu entendre, et enfin le remercier. Je vous prépare un article et une méditation sur ce thème. Démarrer un coaching est aussi un moyen très efficace de retrouver sa légitimité et une bonne estime de Soi !



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